Plus d’un an après le lancement de l’enceinte PHANTOM de DEVIALET, qui rencontre un joli succès dans les Apple Store, l’entreprise de Mecadécoupe de CHEMAUDIN, près de Besançon, envisage de capitaliser sur les deux ans et demi de recherche nécessaires au développement des dômes, cachenoyaux et blindages du produit.
Dans cet objet protégé par 88 brevets, MECADECOUPE a industrialisé des pièces maîtresses.
Les membranes en aluminium, éléments indispensables à la restitution du son.
MECADECOUPE, entreprise spécialisée dans les moutons à 5 ou 6 pattes emploie aujourd’hui 20 personnes à CHEMAUDIN, dans le Grand Besançon.
Jean-Charles MICALLEF, son président, et David JEANNERET, directeur général, invitent leurs visiteurs à choisir un morceau de musique pour découvrir ses super qualités acoustiques, « le rendu mat de l’aluminium, le son dynamique et volumique », et admirer le beau débattement de ses membranes.« L’aventure du PHANTOM, ce fut simple comme un coup de fil », raconte Jean-Charles MICALLEF.
Un soir, la société francilienne PHL AUDIO, sous-traitant de DEVIALET, start-up spécialisée dans l’amplification du son, appelle les deux dirigeants de MECADECOUPE pour des pièces complexes à réaliser, avec des caractéristiques mécaniques, des critères de solidité mais aussi de légèreté.
Seize outils pour fabriquer cet objet aux 88 brevet !
« David était dans le coin, il est passé les voir. Il est arrivé à 18 heures et reparti à 21 heures. Le produit n’existait pas, il n’était encore dans la tête de personne, et on aime ça…
On a sympathisé et, pendant deux ans et demi, on a cogité sans savoir pour quel produit final on travaillait. On savait seulement que c’était pour de l’audio et que ce serait un produit révolutionnaire. »
Début 2015, lorsque DEVIALET – avec lequel MECADECOUPE a finalement travaillé en direct est venu présenter l’enceinte PHANTOM à toute l’équipe, à CHEMAUDIN, quelques semaines
après son lancement commercial dans les Apple Store, ce fut une jolie récompense.
Dans cet objet protégé par 88 brevets et au design affirmé, la contribution de l’entreprise est primordiale : c’est ici qu’on été conçus et fabriqués les dômes graves et médium, mais aussi le
cache-noyau et les deux blindages inox, à l’intérieur, qui protègent des champs magnétiques.
Des pièces maîtresses dont l’industrialisation fut délicate. « Il nous a fallu fabriquer seize outils ; les membranes sont en aluminium, elles sont soumises à des efforts en fonctionnement de plusieurs dizaines de kilos », raconte encore Jean-Charles MICALLEF, le spécialiste de l’industrialisation.
(David JEANNERET, lui, étant expert en technique et plus particulièrement en découpe).
« Il nous a fallu aussi trouver un aluminium spécial, aux qualités structurelles élevées, pouvant résister à des poussées de 30 kg, comme nous le demandait Devialet.
Il a fallu enfin résoudre les caractéristiques de forme. » L’aventure du PHANTOM a mis MECADECOUPE sur de bons rails. Pour honorer le contrat, l’entreprise s’est recapitalisée en faisant entrer le fonds SIPAREX à hauteur de 37% de son capital.
Elle a quitté ses précédents locaux, trop étroits, pour ceux de CHEMAUDIN, où elle dispose maintenant de 1.500m2, a investi 150.000 € dans le parc machines et embauché 5 personnes dédiées
à l’atelier PHANTOM.
Le chiffre d’affaires 2015 a atteint 2,1 millions d’€, il pourrait être de 3 millions en 2017 et de 4 millions en 2018, estime-t-il. Quant à l’effectif, il pourrait atteindre 50 personnes d’ici 5 ans, selon lui.
« Aujourd’hui, les ventes du PHANTOM sont au-dessus des prévisions et les cadences sont là, c’est encourageant. Nous allons maintenant nous faire connaître à l’export sur les membranes aluminium pour d’autres applications. Nous avons un commercial qui prospecte en Allemagne sur ce marché. »